Certaines techniques de massage ont été créées il y a plus de 5000 ans!
La médecine ayurvédique, issue de la tradition indienne, est considérée comme la plus ancienne médecine holistique du monde dont le massage est une constituante importante. L’Ayurveda (signifiant Sciences de la vie en Sanskrit) prône la recherche de l’harmonie et du bien-être. En Inde, toutes ces techniques sont enseignées à l’université ; il existe des pharmacies, des cliniques, des centres ayurvédiques. Néanmoins, la pratique de l’Ayurveda en France ne se concentre aujourd’hui que sur l’aspect « bien-être » de la discipline… Discipline pourtant reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme étant une médecine à part entière…
Des textes médicaux chinois datant d’environ 1800 avant JC rendent compte des premières applications de techniques de massage à des fins thérapeutiques.
En Europe, ce sont les Grecs, intéressés par l’éducation physique et la beauté qui développèrent le massage il y a environ 2 000 ans : pour la détente après le bain; pour accélérer une convalescence; pour préparer les épreuves de force des lutteurs et pour soulager les gladiateurs…
Les Romains n’y accordaient quant à eux aucune reconnaissance scientifique. Le massage était pratiqué dans les thermes, ces lieux publics constitués de jardins, stades, salles de repos, gymnases et ateliers de massage. Mais une mauvaise fréquentation transforma ces thermes en lieux de débauche et associa la pratique de soins corporels à des moeurs plutôt douteuses. L’influence de l’Empire Romain se répandit sur tout le continent, et avec elle, la mauvaise image du massage.
La France très influencée par Rome garda longtemps ce rapport de rejet jusqu’à proscrire les pratiques de soins corporels durant le Moyen-Age…Il faut même attendre la Renaissance pour que les médecins réinstaurent le massage comme la gymnastique. Ambroise Paré (père de la chirurgie) l’utilise pour certains opérés ne pouvant faire d’exercice physique. Puis au 18è, la médecine reconnait que la peau est un organe pouvant être traité manuellement.
Le terme « massage » est apparu dans le vocabulaire français au 19ème siècle. « Massage » vient du grec
« massein » et de l’hébreu « mashesh » et de l’arabe « mass » ce qui, au final, signifie « presser légèrement », « palper », « pétrir ». Vers 1880, un médecin et chirurgien dirigeant successivement différents services de chirurgie d’hôpitaux parisiens fait reconnaître l’utilité réelle du massage dans la médecine grâce à un ouvrage intitulé Précis sur le traitement des fractures par le massage et la mobilisation
L’utilisation du terme « massage » jusque là réservé aux masseurs-kinésithérapeute est à ce jour admise dès lors que les techniques et objectifs de bien-être sont clairement identifiés. L »article L4321-1, modifié par la Loi n°2016-41 du 26 janvier 2016 – art. 123 et 134 de la nouvelle loi de modernisation du système de santé borde les contours de « La pratique de la masso-kinésithérapie » dissipant ainsi les risques de confusion.
La pratique du massage bien-être est en véritable expansion depuis ces dernières décennies à travers les pays occidentaux, ce qui peut être facilement mis en lien avec les contextes de tensions socio-économiques, voire de crises. Cela malmène les populations qui cherchent alors des voies de soulagement et d’épanouissement personnel dont le massage est une des solutions.
L’ethnologue que je suis ne résiste pas à indiquer les travaux réalisés en anthropologie du corps et des techniques du corps, en anthropologie de la santé ou en ethnomédecine…: cf David Le Breton, Laurent-Sébastien Fournier, Gilles Raveneau, Maria Teixeira, Catherine Benoît, Elodie Razy, Simone Kalis ou en philosophie du corps: Bernard Andrieu